Normographes

Travail collectif autour du dessin, 2009.

Avec Pierre Bellemin, Didier Casiglio, Emmanuelle Etienne, Agnès Fornells, Alain Lapierre, Patrick Sauze.

Pour le salon du dessin contemporain de Montpellier, le collectif a travaillé en commun à la réalisation de trois œuvres, autour d’une interprétation de l’outil «normographe». Devenus objets d’exposition, les normographes nous renvoient à un potentiel de dessin à faire, en cela ils gardent leur statut d’outils pour dessiner. Cependant, ils englobent le vocabulaire du groupe et le diffère : le normographe est autant dessiné qu’il contient tous les dessins futurs.

Les normographes, plaquettes dans lesquelles des contours de lettres, de figures, de symboles, ont été évidés pour permettre d’en suivre le tracé, se voient ici ré-appropriés à travers trois interprétations. Les deux premières, le normographe du signe et le normographe La Boétie, l'un en plastique, l'autre en aluminium, présentent des compositions de formes découpées, réalisées à partir de dessins produits et sélectionnés par l’ensemble du collectif.

Alors que le normographe du signe présente des forme abstraites faussement géométriques, les éléments à la base du dessin (lignes, traits, cercles, ondes, motifs etc.), La Boétie, rassemble des figures stylisées liées à l'Homme, à son environnement et au «vivre ensemble».

Normographe du signe, plexiglas découpé, 2009
Normographe du signe, plexiglas découpé, 2009

Ces deux objets renvoient donc directement à leur modèle pré-existant dans le commerce mais en déplacent la finalité et l'utilisation. En effet, par leur échelle (agrandie par rapport à l’objet usuel) ils deviennent difficilement manipulables, et par leur présentation (fixés au mur) ils adoptent un statut d’objets à regarder et à penser. Ils sont alors comme des images, des tableaux qui portent en eux l’idée de ce potentiel infini du dessin, tout en gardant leur statut d'outils pour dessiner à partir d'une base de données.

Normographe de la Boétie, acier découpé, 220cm X 70cm, 2009
Normographe de la Boétie, acier découpé, 220cm X 70cm, 2009

Avec le troisième, le normographe sonore, le support de la plaque à disparu, il se présente sous la forme d’une installation de casques audio disponibles pour le public. Comme les autres il est un outil, non plus tangible mais diffusé. A travers la lecture d’une compilation d’approches du dessin: méthodes, propositions, réflexions…, il invite à la réalisation de dessins invisibles.

Normographe sonore, diffusion de textes lus (voix Manuel Fadat), 27 minutes, casques audio, 2009.
Normographe sonore, diffusion de textes lus (voix Manuel Fadat), 27 minutes, casques audio, 2009.